Coyne Showcase Speech (April 2013) — Français

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Merci pour cette merveilleuse présentation, Bryan. Ça me touche beaucoup que tu sois venu de l’Île de Vancouver. Tu représentes la prochaine génération pour le parti, et grâce à la ténacité et l’engagement de Libéraux comme toi, notre avenir est entre bonnes mains.

Et je veux aussi remercier Bob Rae.

Peu de partis politiques ont eu la chance d’avoir un chef intérimaire aussi qualifié. Bob, ton sens de l’humour et ta détermination nous ont permis de traverser une période difficile; si nous sommes restés forts et avons continué de jouer un rôle clé dans la politique canadienne, c’est grâce à toi. Tu es un vrai émissaire pour notre pays, et tous les Canadiens te doivent beaucoup.

Aujourd’hui, je comprends mieux à quel point cette vie politique est accaparante. En juin dernier, j’ai annoncé mon intention de briguer la chefferie du Parti libéral. Ça a été un parcours extraordinaire. Neuf mois et plus de 20 000 kilomètres de route plus tard, nous voici arrivés à la fin.

J’ai contourné des bisons sur l’autoroute de l’Alaska, pendant une tempête de neige dans le nord de la Colombie-Britannique. J’ai survécu à la dangereuse Autoroute 63 pour me rendre à Fort McMurray. J’ai traversé le pont de la Confédération dans le brouillard et le vent en route vers l’Île-du-Prince-Édouard. Visité des collectivités de Whitehorse à Gander. J’ai commandé d’innombrables cafés et bols de gruau dans d’innombrables Tim Hortons, et atteint mes destinations grâce à – et parfois en dépit de – mon GPS.

Je tiens à remercier mon équipe, entièrement composée de bénévoles, pour avoir mené une campagne qui restera un modèle de frugalité. Nous avons prouvé qu’ne campagne basée sur la vision, des principes et des idées pouvait survivre, même à une époque où l’on nous répète que les Canadiens sont devenus indifférents.  Regardez ce rassemblement: est-ce que ça ressemble à de l’indifférence?

Si cette course au leadership m’a appris une chose, c’est que les Canadiens ont beaucoup de choses à coeur : nos familles, nos voisins, nos collectivités, nos provinces, notre pays. Sans oublier notre village global.

Et pourtant, au moment où, plus que jamais, nous avons besoin de définir nos objectifs communs en tant que nation, de collaborer pour surmonter l’incertitude économique et pour réparer notre contrat social brisé, notre gouvernement fédéral nous laisse dériver, en n’assumant pas le leadership dont nous avons tant besoin.

Des soins de santé aux sciences, de l’environnement aux infrastructures, en passant par notre relation avec les Canadiens autochtones, notre gouvernement fédéral tourne le dos aux enjeux clés, d’une façon qui pourrait devenir irréversible.

Nous nous sentons de plus en plus déconnectés les uns des autres, dans un Canada qui est en train de devenir un ensemble fragmenté de provinces et de territoires – une nation en nom seulement – et une présence négligeable à la table des nations.

Il faut que ça change, et je suis convaincue que les Canadiens veulent que ça change.

Nous en avons assez d’un processus politique dysfonctionnel, des politiques de la polarisation et de la mentalité du tout ou rien qui caractérise la gauche autant que la droite.

Nous en avons assez d’un gouvernement national qui privilégie les intérêts partisans à court terme, et qui ne voient pas au-delà de la prochaine élection, au lieu de nous inspirer à travailler ensemble dans l’intérêt national à long terme.

On peut faire mieux – et on doit faire mieux.  Il nous faut revenir aux principes fondamentaux d’un gouvernement pour tous les Canadiens – pour la population, pas les politiciens.

Il faut se remettre à la tâche de bâtir un Canada qui reflète nos plus hautes aspirations personnelles et nationales.

Je me suis lancée dans cette course afin d’entamer une conversation avec les Canadiens au sujet de la politique dans notre pays, et de plaider en faveur d’Un Canada – Un Canada pour tous les Canadiens.

À quoi ressemble ce Canada ?

  • C’est un Canada où l’on a accès à des soins de santé de qualité égale, que l’on habite à St. John’s ou à Toronto.
  • C’est un Canada où nos réserves abondantes en minerais, en gaz et en pétrole sont exploitées de façon durable, en nous basant sur les technologies et les normes environnementales les plus avancées.
  • C’est un Canada où nous répondons aux besoins de nos villes et villages en matière d’infrastructure, sans léguer de dette qui pourrait hypothéquer les générations futures.
  • C’est un Canada dont les citoyens peuvent se rendre là où se trouvent les emplois, avec l’assurance que leurs compétences seront reconnues.
  • Et c’est un Canada où tous ceux qui recherchent un emploi recevront le soutien et la formation dont ils one besoin, puisque la meilleure politique sociale et économique sera toujours un bon emploi, équitablement rémunéré.

J’ai la conviction qu’ensemble, nous pouvons bâtir ce pays – Un Canada pour tous les Canadiens.

Ce qu’il nous faut, c’est un leadership national courageux qui se mettra à la tâche de renforcer notre pays, les liens qui nous unissent en tant que citoyens de ce grand pays. Nous avons besoin d’un leadership courageux pour être cohérents et respectés dans tous les forums internationaux adressant des défis grandissants qui demandent une coopération mondiale.

Un leadership national courageux, ce n’est pas l’imposition de plans stratégiques; ce n’est pas non plus la microgestion de questions qui relèvent des autres paliers de gouvernement.

Un leadership national courageux, c’est l’articulation d’une vision claire et fondée sur des principes, une vision qui rassemble des citoyens et des gouvernements dans l’intérêt national.

Un leadership national courageux, dans ce 21e siècle caractérisé par des communications instantanées, exige que le gouvernement fédéral – le seul gouvernement qui soit élu par tous les Canadiens et soit redevable a tous les Canadiens – soit l’instigateur d’une collaboration entre tous les niveaux de gouvernement, pas seulement provincial et territorial, mais aussi municipal et autochtone.

Les Canadiens savent bien que les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui impliquent tous les niveaux de gouvernement, et qu’il est illusoire de simplement déléguer telle ou telle responsabilité à tel ou tel niveau de gouvernement.

Il nous faut moderniser notre fédération au moyen de nouveaux forums nationaux, de façon à ce que le gouvernement aide vraiment les Canadiens à affronter les vrais défis auxquels nous sommes confrontés au quotidien : trouver et garder un emploi et un salaire décents, élever nos enfants dans un environnement sécuritaire et sain, prendre soin de nos parents lorsqu’ils sont âgés et en perte d’autonomie, et faire en sorte que nous ayons de quoi nourrir nos familles.

J’ai proposé de créer un forum national pour aborder ces questions : un Conseil des gouvernements canadiens qui serait dirigé par le premier ministre pour rassembler tous les niveaux de gouvernement afin d’agir en réponse à des enjeux nationaux qui seront identifiés comme prioritaires, chaque année. Ces priorités pourront être : les standards de soins de santé et environnementaux, un prix national sur le carbone, un réseau énergétique national, la réduction du coût des médicaments, ou la création d’une instance nationale sur le financement des infrastructures.

Le Conseil des gouvernements canadiens montrera la voie pour enfin assurer la mise en oeuvre d’une véritable union économique canadienne, en éliminant les barrières entre provinces qui nuisent à l’activité économique productive, et qui privent les Canadiens de nombreuses opportunités d’affaires et d’emplois.

Dans le passé, lorsque les Canadiens ont mené à terme de grands projets – comme les soins de santé et les régimes de retraite universels – cela s’est fait grâce à un leadership national fort et une collaboration constructive entre tous les paliers de gouvernement.

Lorsque nous avons été confrontés à des défis, nous avons toujours trouvé le moyen de surmonter nos désaccords pour nous engager ensemble envers des objectifs nationaux qui renforcent le Canada et notre place dans le monde.

Nous avons un potentiel immense, qui nous permettra de devenir une des grandes nations du 21e siècle. Des Canadiens venus des quatre coins du monde sont en train de bâtir une des société les plus diversifiées, cosmopolites et fascinantes de l’histoire de l’humanité.  Une société qui offre à chacun les mêmes opportunités, qui valorise la justice sociale et économique, des principes enchâssés dans la Charte des droits et libertés.

Grâce à notre extraordinaire diversité humaine et géographique, nous avons toutes les raisons de nous afficher fièrement et avec autorité sur la scène internationale, engageant dans le processus de repenser nos institutions mondiales et conventions pour le 21e siècle.

Soyons clairs : nous sommes en train de bâtir une grande nation. Nous devons travailler ensemble, citoyens et gouvernement, pour bâtir un Canada à la hauteur de son potentiel, un Canada qui mérite l’admiration du monde entier pour son esprit d’innovation et de compétition, pour le respect que nous montrons pour l’environnement et nos citoyens autochtones, et pour notre engagement envers la justice sociale et notre soutien envers ceux qui sont laissés pour compte.

Les Canadiens attendent du Parti libéral qu’il montre la voie et relève ces défis. Mais pour y arriver, nous devons transformer notre parti et reprendre notre rôle de porte-paroles en faveur d’un leadership courageux – bref, un parti qui saura inspirer tous les Canadiens à travailler ensemble pour bâtir un meilleur pays et un monde meilleur.

Les Canadiens cherchent à savoir quel parti comprendra et exprimera le plus clairement le malaise qu’ils ressentent face à l’érosion de notre démocratie, et qui misera sur les liens qui nous unissent. Le parti qui saura vaincre notre cynisme et nos inquiétudes et qui nous fournira une feuille de route et des idées convaincantes qui nous permettront d’aller de l’avant en pensant à long terme.

Il faut que le Parti libéral redevienne la voix claire qui parle au nom de la majorité des Canadiens qui s’opposent à la vision d’un Canada diminué et insignifiant qu’incarne M. Harper.

Tout au long de cette campagne, de nombreux Canadiens m’ont dit qu’ils aimeraient entendre un dialogue plus respectueux et un travail d’équipe plus constructif dans le domaine de la politique nationale, et surtout au Parlement.

C’est aussi mon souhait, et j’ai mis de l’avant une série de propositions pour réduire les pouvoirs excessifs du Bureau du premier ministre, pour redonner ses pouvoirs au parlement, et pour donner aux députés la liberté de travailler ensemble au service de tous les Canadiens.

Je suis prête à travailler avec n’importe qui qui partage notre vision du Canada, que ce soit au parlement ou dans nos collectivités, car il faudra que nous travaillions tous ensemble pour relever les défis auxquels notre pays fait face. Les Canadiens nous adressent un message clair – ils veulent un langage clair, des objectifs clairs, et des compromis basés sur la raison et les principes.

Il nous faut coopérer sur les questions cruciales – une politique nationale sur les changements climatiques qui comprendrait un prix sur le carbone à l’échelle nationale afin de nous affranchir de la consommation axée sur les combustibles fossiles. Mais cette coopération ne doit pas être confondue avec un autre type de soi-disant coopération, axé sur les clauses de non-concurrence, des nominations conjointes ou toute autre tactique politique conçue pour fléchir la volonté de l’électorat au moment des élections.

La coopération doit être fondée sur des principes – pas sur des considérations à court terme qui cherchent avant tout à s’assurer le pouvoir.

Tant que les Libéraux chercheront des raccourcis, nous nous condamnons à l’errance.

L’érosion graduelle de notre soutien au cours de plusieurs élections successives ne s’explique pas par une division du vote progressiste. Si nous sommes devenue le troisième parti, c’est parce que nous avons choisi de chercher des réponses faciles, et les Canadiens ne savent plus quelle valeurs nous représentons, en tant que Libéraux, ni ce que nous proposons qui nous distingue des autres partis.

Soyez assurés que je veux absolument vaincre M. Harper. La direction dans laquelle il nous a engagés représente une erreur fondamentale. Mais ça ne suffit pas de s’opposer à Stephen Harper.

Il ne faut pas oublier que les Canadiens ne sont ni fortement partisans, ni idéologiques.  Beaucoup de gens contestent les politiques et la gouvernance autocratique de M. Harper, mais ils cherchent un autre choix, une autre vision.

C’est aux Libéraux d’offrir aux Canadiens ce choix clair et cette vision renouvelée.

Les Canadiens ne veulent pas voter contre quelque chose. Ils veulent voter pour quelque chose.

Le Parti libéral doit redevenir le parti d’Un Canada, d’un leadership courageux.  D’un fédéralisme affiché, qui met le Canada en premier.

Nous sommes le parti qui rejette la polarisation entre droite et gauche. Le parti qui propose des solutions pragmatiques aux défis auxquels notre nation est confrontée. Le parti qui ne recule pas devant les questions et les choix difficiles.

Je suis convaincue que la façon de vaincre les Conservateurs et de faire élire un gouvernement réellement progressif est de rebâtir le Parti libéral du Canada pour en faire de nouveau la voix distincte et claire d’Un Canada.

Bien sûr, je sais que la route ne sera pas facile. Mais c’est la route à suivre. Nous ne pouvons plus nous permettre de prendre des raccourcis.

J’ai été très encouragée de constater à quel point les Canadiens des quatre coins du pays appuient ma vision. Les Canadiens sont sensibles à l’idée de Un Canada.  Notre résilience en tant que nation ne fait aucun doute.

Cette campagne a été le premier pas vers un Parti libéral plus fort et plus inclusif. Elle a rendu notre parti plus accessible et ouvert que jamais, alors que nous tendons la main aux Canadiens et aux communautés de ce pays qui sont unis par des intérêts communs.

Nous avons un groupe de candidats impressionnant. Nous avons partagé la scène lors de cinq débats nationaux, et nos chemins se sont croisés plusieurs fois au cours des derniers mois. Quand je vous vois, chers candidats, j’ai confiance en l’avenir du Parti libéral.

Peu importe le résultat du scrutin, nous sommes tous des Libéraux. Bientôt, nous formerons une équipe autour d’un nouveau chef pour bâtir un meilleur Parti libéral et un Canada meilleur.  Pour ma part, j’ai hâte de faire partie de cette équipe.

J’ai hâte de me mettre au service des Canadiens et de briguer une nomination pour me présenter lors de la prochaine élection. Plusieurs nouvelles circonscriptions seront créées dans la région de Toronto, et vous conviendrez avec moi qu’il est important que nous présentions de bonnes candidates dans ces circonscriptions.

 

Pour ma part, je vais continuer de défendre, au sein du parti, les principes et la vision que j’ai défendus tout au long de cette campagne.

  • À tous les Canadiens qui croient en un leadership national courageux, sachez que je serai là pour vous.
  • À tous les Canadiens qui croient que les idées et les principes devraient prévaloir sur le repli et la quête de soutien à tout prix, je parlerai en votre nom.
  • Et à tous les Canadiens qui croient que le parlement et le Parti libéral doivent être plus ouverts, inclusifs et démocratiques, je vais continuer de me battre à vos côtés.

Il est temps de faire équipe. La route qui mène à 2015 commence aujourd’hui.

Nous avons le privilège de vivre librement dans un des plus grands pays du monde. Mais ce privilège est assorti d’une grande responsabilité. Une responsabilité que nous devons partager.

Il nous faut regarder au-delà de l’horizon, faire des compromis raisonnables et bâtir un Canada qui sera bien plus que la somme de ses parties.

Un Canada où chacun a accès aux mêmes opportunités, où chacun bénéficie de notre prospérité commune, où chacun met l’épaule à la roue pour faire de ce pays une réalité.

Nous devons exiger davantage de nos politiciens et de nous-mêmes. Nous devons exiger quelque chose de mieux.

Le Canada est un pays de promesses, avec une population dynamique et reliée au reste du monde, et un potentiel humain extraordinaire qui ne cesse de s’accroître.

Il est temps de réaliser pleinement ce potentiel en tant que nation et peuple, de libérer cette extraordinaire énergie – les idées, les talents, la motivation.

Parce qu’ensemble nous pouvons bâtir Un Canada: un foyer de prospérité, d’évolution durable, et de justice sociale.

Un Canada pour tous les Canadiens.